Comme il est de circonstances, je vous souhaite une bonne année 2025.
Sur le plan personnel, évidemment. Pour le reste, je suis à peu près convaincu que la dystopie en cours ne va pas s’arranger et que les années à venir seront de plus en plus merdiques. Je n’ai pas adoré le cyberpunk il y a trente ans pour m’y retrouver les deux pieds dedans aujourd’hui. Mais c’est ainsi : Los Angeles crame, un crétin congénital veut annexer le Canada et le canal de Panama, Nicolas Nova est mort.
C’est la merde, mais on continue. Parce qu’il y a les sourires des proches, la pluie qui fait briller les feuilles le soir et la musique. Celle que l’on écoute, celle que l’on joue, celle que l’on compile.
Après mon petit bilan 2024, je viens d’achever un recensement de titres marquants de l’année 1997 (je suis parti de 1989 et j’avance, tout est dispo sur mon profil Spotify). Cela m’amuse, ne me prend pas beaucoup de temps (je réécoute ainsi des vieux disques en bossant, et j’ai beaucoup de boulot en ce moment) puis j’aime beaucoup partager ce genre de compilations.
Je m’y impose quelques règles: pas deux morceaux du même artiste (j’ai parfois du mal à choisir) et un titre pour la compil tiré des paroles du dernier morceau. Pour 1997, donc : George Lucas is the force with us. M’étonnerait que beaucoup d’entre vous aient déjà entendu la chanson en question. C’est évidemment très subjectif, mais assez varié, je trouve. Pas mal d’émocore première période (personne n’avait encore de mèche et la musique était superbe: Knapsack, Get-up Kids, Promise Ring), un enchaînement Claude Nogaro-Elliot Smith improbable et toujours des meufs sûres (The Sundays, Janet Jackson, Echobelly, That Dog). On comprend aussi que le shoegaze était bel et bien fini, massacré à coup d’England pride et de coupes au bol par les bas du front de la brit pop. Il y a plus de réverb et de guitares éthérées dans la compil 2024 que dans celle-ci.
Je fais ça pour moi, évidemment. Mais aussi comme un cadeau pour d’autres, des gens que je connais ou non, comme vous, les abonnés de cette newsletter. Si quelqu’un y trouve un microgramme de beauté, de plaisir ou de réconfort, j’en serai satisfait.
Après deux bouquins sorti en 2024, 2025 devrait voir la parution de mon essai sur Crooked Rain, Crooked Rain de Pavement aux éditions Densité (on en reparlera). Et oui, je sais que c’est la pochette de Brighten the corners, au-dessus, mais c’était pour être raccord avec la compil. Si j’en crois l’excellent disquaire qui me l’a proposé, il devrait y avoir une sorte de release party le moment venu…
Et si vous avez vous aussi des compils, n’hésitez pas à les partager avec moi. J’adore découvrir des titres choisis par des humains et pas par des algorithmes…
Adichats,
Laurent
Bonne année à toi également, Laurent. Et merci pour les playlists : m'en vais y jeter une oreille curieuse et attentive !